LES GUERRES DE RELIGION
Prise de Villefranche par les protestants en 1562. La ville subit un siège de 3 jours (du 21 au 23 mai) par les troupes du Baron des Adrets sous le commandement du capitaine Moreau accompagné de David Cléberger, le fils du « bon Allemand de Lyon » et d’lin ministre, Jacques Langlois. Des habitants sont rançonnés, la maison de ville, toute neuve, est incendiée, l’hôpital de Roncevaux est pillé et les malades chassés, les verrières, statues, autels, fonts baptismaux de l’église Notre–Dame des Marais sont brisés, le couvent des Cordeliers subit le même sort, toutes les images et les croix de la ville sont détruites. De surcroît, les habitants doivent écouter le ministre dépêché par le Baron des Adrets ! Le 27 mai, les protestants quittent la ville avec une cinquantaine de chevaux . . .volés. Le 29 mai, le capitaine protestant La Roquette arrive avec 100 hommes de pied à la demande de la « sixaine » de huguenots qui craignent des représailles et un ministre Maître Noël (que personne ne viendra écouter) Du 4 juin au 24 août, des troupes protestantes de passage vivent aux frais de l’habitant. Du 24 août à la mi–septembre, la ville est à nouveau occupée par le chef protestant maconnais Poncenat ; trois portes de la ville sont brûlées. De septembre 1562 à avril 1563, les troupes catholiques de Tavannes occupent à leur tour Villefranche sous la garde de Pierre de Chateauneuf, sieur de Rochebonne. L’église de la Madeleine et l’hôpital de Roncevaux sont rasés, de peur que les huguenots ne s’y retranchent.
Calvin proteste contre le pillage des églises et les violences exercées contre les ecclésiastiques : « il y a des choses insupportables … nous serions traîtres à Dieu, àvous, àtoute la chrétienté, en dissimulant ce que vous entendez ici ànotre grand regret » La ville a toujours été fidèle à la foi catholique et pour cela « grandement odieuse et mal vollue des dictz de la religion )) Elle a craint, des années durant, une « surprise » des protestants du dehors aidés de ceux du dedans : elle a refusé d’élue des échevins huguenots et s’est ruinée en frais incessants d’armements. La ville est exsangue : le roi remet tous les droits de taille pour un an dans tout le bailliage du Beaujolais. Ravages des protestants en Beaujolais Dans la plupart des villages, des maisons sont rasées, des églises et prieurés dévastés, des images brisées.. .Seul le hameau de La Palud est épargné, son seigneur étant huguenot. Belleville est prise le 2 mai 1562 « en douceur » pour cause de forte minorité huguenote, mais.. . les églises sont pillées, les catholiques doivent s’enfuir avec leurs biens. Le 29 juillet, Saint–Point et les catholiques attaquent : un ancien du consistoire Louis Guillerme est tué dans sa maison près de la Saône. Le 14 novembre 1567, « surprise » de Poncenat et ses huguenots : l’abbaye est saccagée et brûlée « les belles et somptueuses sculptures des princes de Beaujeu firent ruinées » ( G. Paradin) L’énigme du 23 avril 1566 : l’incendie de la fléche de Notre – Dame des Marais Un ouvrier huguenot roannais oublie sur le clocher sa chaudikre
avec plomb et autres matières. Quand il remonte, les flammes gagnent déjà la charpente : « 1 ‘aiguille fut toute brûlée et les cloches toutes fondues )» (Claude Favre, secrétaire de la ville) L’ouvrier s’enfuit : accident ? acte volontaire ? complot avec des serruriers étrangers ? 11 est rattrapé à Liergues, ramené en ville et brûlé sur le parvis de l’église avec des tisons enflammés. Quelque temps après, il est jugé (sic) pour crime d’hérésie. L’église n’a retrouvé sa flèche que trois siècles plus tard (1 862) Les Vêpres lyonnaises, réplique de la Saint Barthélemy Le 1″ septembre 1572, d’horribles massacres sont perpétrés à Lyon : l’avocat Godron de Villefranche est noyé, le ministre Jacques Langlois a les yeux crevés à coups de poignard, puis est jeté en Saône. A Villefranche, la modération semble avoir été la règle; les huguenots ont peut–être été emprisonnés un temps, pour leur protection. A Belleville, les protestants retournent à la foi catholique : en 1575, « il ne reste que quatre réfractaires » écrit le curé Leviste. Le baron de Layé quitte Saint–Lager pour émigrer à Genève. Pendant la Ligue : 1585–1595 Les biens des réformés absents sont vendus ou attribués à des catholiques : Nagu–Varennes reçoit les biens des héritiers de la Palud, en 159 1. Le château de Lissieu est pétardé par les protestants le 24 octobre 1 59 1. Le château de Chandieu à Poule est attaqué par les Ligueurs, en 1592, ses approvisionnements sont emmenés à Beaujeu et à Lyon