Culte du 31 mars 2024
P Â Q U E S
Christ est ressuscité! Il est vivant! Alléluia!
Textes
Actes 10; 34-43
Colombiens 3. 1-4
Marc 16. 1-8
4 Levant les yeux, elles voient que la pierre, qui était très grande, a été roulée.
8 Elles sortirent du tombeau et s’enfuirent tremblantes et stupéfaites. Et elles ne dirent rien à personne, car elles avaient peur.
Prédication
Cornélis Van der Slikken
Chers sœurs et frères en Jésus-Christ.
Ne vous est-il jamais arrivé, en présentant vos condoléances à une personne qui a perdu un parent ou un être cher, de dire :
<< que voulez-vous, c’est la vie ! >>
Résumer ainsi une situation du moment est peut-être un peu facile, mais, aujourd’hui, c’est résumer ces deux instants de la vie par la bonne nouvelle, celle de Pâques qui réuni la mort et la vie !
Un poème dit : << j’aime la mort, parce qu’elle me rend la vie >>.
Alors, comment comprendre ce message de Pâques ?
Pâques, dans le passage de Marc que nous venons de lire, commence tout d’abord avec un grand point d’interrogation :
<< Qui nous roulera la pierre ? >>
Cette question se pose trois femmes, courbées sous le poids du chagrin, avec un coeur qui porte toute la tristesse du monde, écrasées par la détresse et la peur.
Ces femmes ont perdu Celui qu’elles aimaient. Et maintenant, elles se sentent délaissées et faibles, figées devant cet obstacle : Qui nous roulera la pierre ?
Nous pouvons penser à ce moment, de nous-même, que de pierres aussi dans nos vies !
Toutes ces pierres de la maladie, de la misère, des guerres en Ukraine, Israël, Palestine…et ailleurs …
Toutes ces pierres de la lâcheté,de la solitude, des échecs… Toutes ces pierres qui sont parfois impossible à bouger…
Impossible à bouger pour vous ? Pour moi ? Voilà que ce point d’interrogation se trouve aussi derrière nos soucis et nos malheurs : Qui roulera nos pierres ?
Mais heureuses sont ces femmes, elles osent lever leurs yeux, et aussitôt le point d’interrogation fait place au point d’exclamation, à l’étonnement.
Elles s’aperçurent que la pierre avait été roulée.Voici l’inattendu, un tombeau qui ne joue plus son rôle tombeau. Tout est bouleversé. Une pierre est mise de côté, un tombeau est vide, et tout est dérangé. Le monde entier bascule. Rien n’est plus à sa place : ni la détresse, ni les larmes, ni le deuil, ni même la mort.
Dans nos cimetières, des tombes alignées et fleuries crient : tout est fini !
Ici, un tombeau vide, ouvert, dit non à la puissance de la mort.
<< vous cherchez Jésus de Nazareth, le crucifié, Il est ressuscité, Il n’est pas ici. “
Vous avez cru enterrer un mort, mais en réalité vous avez mis en terre la semence d’un monde nouveau.
Grâces soient rendues à Dieu qui nous donne, à toi, à moi, la victoire par la résurrection de notre Seigneur Jésus-Christ.
Des affirmations débordantes de vie et d’espérance qui méritent nos points d’exclamation.
Et pourtant, l’évangile de Marc conclut d’une façon étrange : les femmes ne sautent pas de joie, mais elles sont paralysées par la peur. Elles ne courent pas raconter tout ce qu’elles ont vu et entendu, elles sont incapables de témoigner.
Ne ressemblons-nous pas souvent à ces femmes ? Pourquoi ne sommes-nous pas plus porteurs de joie et d’enthousiasme ?
Peut-être tout simplement parce que ce que nous voyons ou entendons chaque jour, c’est un monde qui crie et qui pleure, un monde qui vit dans l’angoisse et les terreurs de la mort.
Il est bien difficile de dépasser dans ces conditions actuelles nos peurs, nos angoisses et vaincre ce qui nous bloque. Nous percevons toujours à nouveau la mort comme un point final qui met un terme à nos activités et nos projets, à la souffrance et la maladie, un terme à notre vie.
Alors, essayons de placer un double point derrière le message de Pâques.
Ce signe, comme vous le savez, permet à une nouvelle phrase de commencer.La mort termine une vie, mais elle est aussi, pour nous croyants, le commencement d’une vie nouvelle.
La mort n’a pas le dernier mot. Christ est plus fort que la mort.
D’habitude, pour nous, en général, tout se termine au cimetière.
Le matin de Pâques, aujourd’hui donc, tout est renversé, tout commence au cimetière.
Il n’est plus le lieu de désespoir, mais de l’espérance. Il n’enferme pas la mort, mais il rend la vie.
En ce jour de Pâques, laissons l’Esprit du Ressuscité envahir, habiter nos coeurs. Laissons la Parole de vie faire revenir la Lumière dans notre nuit.
Comme le femmes au tombeau, osons lever nos yeux et nous verrons aussi que toutes nos pierres sont roulées, osons lever nos yeux et nous verrons aussi que toutes nos pierres sont roulées.
Il est vrai, et c’est une certitude, depuis que le Christ est ressuscité, la mort, c’est la vie.
Alors, avec un point d’interrogation, avec un point d’exclamation, avec un double point, le message de Pâques ne change pas :
Jésus est ressuscité, Jésus est vivant, Jésus vit !
Alors, Joyeuses Pâques à chacun et au monde.
Amen.
B o n n e s e m a i n e !