Culte du 4 février 2024
Baptêmes
de Kekeli ( Lumière)
de Dfiza (Paix du coeur)
et de Léonie ( Bénédiction)
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Accueil liturgique
de Pascal Aumaitre-Tartavez
Texte choisi par Pascal
Actes 9. 1-22
V. 1-22 : cf Ac 22 : 3-16 ; 26 : 9-20 ; Ga 1 :11-16. 1 Ti 1 : 12-16
1 – Cependant Saul, respirant encore la menace et le meurtre contre les disciples du Seigneur, se rendit chez le souverain sacrificateur, 2 et lui demanda des lettres pour les synagogues de Damas, afin que, s’il trouvait des partisans de la nouvelle doctrine, hommes ou femmes, il les amenât liés à Jérusalem.
3 – Comme il était en chemin, et qu’il approchait de Damas, tout à coup une lumière venant du ciel resplendit autour de lui.
4 – Il tomba par terre, et il entendit une voix qui lui disait : Saul, Saul, pourquoi me persécute-tu ?
5 – Il répondit : Qui es-tu, Seigneur ? Et le Seigneur dit : Je suis Jésus que tu persécutes. Il te serait dur de regimber contre les aiguillons.
6 – Tremblant et saisi d’effroi, il dit : Seigneur, que veux-tu que je fasse ? Et le Seigneur lui dit : Lève-toi, entre dans la ville, et on te dira ce que tu dois faire.
7 – Les hommes qui l’accompagnaient demeurèrent stupéfaits ; ils en tendaient bien la voix, mais ils ne voyaient personne.
8 – Saul se releva de terre, et, quoique ses yeux fussent ouverts, il ne voyait rien ; on le prit par la main, et on le conduisit à Damas. 9 Il resta trois jours sans voir, et il ne mangea ni ne but.
10 – Or, il y avait à Damas un disciple nommé Ananias. Le Seigneur lui dit dans une vision : Ananias ! Il répondit : Me voici, Seigneur !
11 – Et le Seigneur lui dit : Lève-toi, va dans la rue qu’on appelle la droite, et cherche dans la maison de Judas, un nommé Saul de Tarse. 12 Car il prie, et il a vu en vision un homme du nom d’Ananias, qui entrait, et qui lui imposait les mains, afin qu’il recouvrât la vue. Ananias répondit :
13 – Seigneur, j’ai appris de plusieurs personnes tout le mal que cet homme a fait à tes saints dans Jérusalem ; 14 et il a ici des pouvoirs, de la part des principaux sacrificateurs, pour lier tous ceux qui invoquent ton nom.
15 – Mais le Seigneur lui dit : Va, car cet homme est un instrument que j’ai choisi, pour porter mon nom devant les nations, devant les rois, et devant les fils d’Israël ; 16 et je lui montrerai tout ce qu’il doit souffrir pour mon nom.
17 – Ananias sortit ; et, lorsqu’il fut arrivé dans la maison, il imposa les mains à Saul, en disant : Saul, mon frère, le Seigneur Jésus, qui t’est apparu sur le chemin par lequel tu venais, m’a envoyé pour que tu recouvres la vue et que tu sois rempli du Saint-Esprit.
18 – Au même instant, il tomba de ses yeux comme des écailles, et il recouvra la vue. Il se leva, et fut baptisé ; 19 et, après qu’il eut pris de la nourriture, les forces lui revinrent. Saul resta quelques jours avec les disciples qui étaient à Damas.
20 – Et aussitôt, il prêcha dans les synagogues que Jésus est le Fils de Dieu. 21 Tous ceux qui l’entendaient étaient dans l’étonnement, et disaient : N’est-ce pas celui qui persécutait à Jérusalem ceux qui invoquent ce nom, et n’est-il pas venu ici pour les emmener liés devant les principaux sacrificateurs ?
22 – Cependant Saul se fortifiait de plus en plus, et il confondait les Juifs qui habitaient Damas, démontrant que Jésus est le Christ.
Témoignage de Pascal
(qui rend compte ici de sa démarche.)
Mon choix de texte s’est porté sur un épisode de la vie de Saint-Paul. Il n’est pas un inconnu pour moi puisque je l’ai rencontré il y a déjà très longtemps mais sa vie, l’ amour qu’il a porté à Dieu font de lui un exemple.
J’ai trouvé en lui un peu de mon histoire, des points communs. Sa conversion est décrite par Paul lui-même dans les Actes des Apôtres mais elle est également évoquée par trois fois par Luc dans le « Nouveau Testament ». Cela montre l’importance de cet évènement.
Aujourd’hui, même si ma Foi chrétienne est restée la même, j’ai vécu comme Paul un véritable « retournement intérieur ». De juif Paul est devenu chrétien mais il a conservé en lui ce qui faisait le fondement de la Foi juive.
Moi j’ai continué à être chrétien mais j’ai décidé de vivre mieux et donc différemment ma foi chrétienne.
Aujourd’hui, j’ai le sentiment d’avoir vécu moi aussi dans une forme de cécité pendant tout ce temps. Lorsque j’ai commencé à fréquenter le temple, comme Paul, j’ai eu cette révélation du lien personnel et direct avec Dieu. Fini d’être idolâtre, fini les intercesseurs, fini de confier mes fautes à un étranger, maintenant c’est avec Dieu et avec Dieu seul que je veux être en lien. Comme Paul, je veux être un missionnaire. Comme Paul, je veux vivre et grandir au sein de ma communauté.
En ce jour, c’est très sereinement, avec beaucoup d’humilité et d’amour que je me présente à vous. J’aspire à poursuivre ce cheminement débuté il y a bientôt deux ans. Je veux vivre cette relation intime et personnelle avec Dieu, cette spiritualité débarrassée des « artifices » qui ont fait ma Foi jusque-là, je veux vivre au sein de notre Eglise universelle, avec vous mes sœurs et frères et bien sûr sous le regard bienveillant et l’enseignement de Paul, qui fut nouveau converti comme je le suis aujourd’hui.
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Jean 3. 1-11
Prédication
Pasteur Christian Bouzy
Ce texte (Jean 3) nous parle de naissance
comme les baptêmes que nous avons célébrés
comme le témoignage de Pascal à l’instant
comme les récits de NOËL aussi .
Ainsi, même si Noël est derrière nous, et même si nous avons déjà rangé depuis longtemps les guirlandes et la crèche, la lumière de NOËL reste vivante !
Je veux dire qu’il est important de continuer à la célébrer chaque jour de l’année 2024 la naissance de la lumière dans la nuit du monde :
Ce n’est pas un feu d’artifice qui s’éteint aussitôt allumé.
C’est un évènement qui se renouvelle et se perpétue chaque jour partout dans le monde et dans les cœurs.
C’est pour cela que l’Evangile de JEAN ici nous entraîne à la suite de NICODEME vers une nouvelle naissance, de la nuit à la lumière.
Notre texte précise bien que Nicodème est dans l’obscurité lorsqu’il va trouver Jésus ;
Mais de cette rencontre, il ressortira éclairé d’une lumière nouvelle et dans la perspective d’une naissance nouvelle.
Car c’est bien de cela dont Jésus lui parle dès le début de leur entretien, d’une NOUVELLE NAISSANCE POSSIBLE… pour lui et pour le monde.
Certes, c’est un peu difficile à comprendre au début, pour Nicodème comme pour nous d’ailleurs.
Et Nicodème ne manque pas de demander des explications et nous sommes bien contents qu’il se fasse l’écho de nos propres questions :
Qu’est-ce que cela veut dire « Naître d’en haut » ou bien « naître d’eau et d’esprit » ?
Je reprends là les expressions de Jésus, qui sont très énigmatiques , il faut bien le dire…
On a ici un vocabulaire qui ne nous est pas familier, avec des IMAGES qu’il nous faut décrypter.
Qu’est-ce que Jésus veut dire lorsqu’il parle des choses du ciel et des choses de la terre Ou bien lorsqu’il parle de foi, de jugement, de salut ?….
Voilà des MOTS dont on devine qu’ils ont une forte densité théologique mais qui nous interrogent à la 1ère lecture :
« Naître d’en haut », « naître d’eau et d’esprit », ça veut dire quoi ?
« Comment un homme peut-il naître quand il est vieux ? » interroge Nicodème « comment peut-il entrer une seconde fois dans le ventre de sa mère ?“ question cocasse …
Bien sûr, Nicodème n’est pas naïf au point de penser qu’il est possible de rembobiner le film de sa naissance en revenant dans le ventre de sa mère, mais sa question a le mérite d’amener Jésus à préciser sa pensée.
Naître d’EAU et d’ESPRIT, littéralement naître d’EAU et de SOUFFLE…
J’y vois une allusion à la toute 1ère naissance de l’être humain; expulsé de cette eau primordiale que constitue le liquide amniotique, le nouveau-né aspire sa 1ère bouffée d’oxygène, et un SOUFFLE s’engouffre dans ses poumons, et avec ce souffle jaillit son premier cri puis ses 1er mouvements, bref la vie !
Mais surtout cela renvoie aux 1ères lignes de la BIBLE;
« Quand Dieu commença de créer le ciel et la terre;
la terre était déserte et vide, Elle était dans la nuit.
Une eau profonde la recouvrait,
et le souffle de Dieu planait à la surface de l’eau. »
C’était le désert, le vide, le chaos, comme souvent dans notre existence. C’était un océan sans lumière où la vie de l’H n’est pas possible. C’était un monde sans vie où l’eau n’est que mort.
Et le SOUFFLE de Dieu va écarter l’eau et faire un espace pour la vie.
Il fera de même pour libérer le peuple de la tyrannie du Pharaon ; il écartera les eaux de la mer afin que le peuple puisse se frayer un chemin vers la liberté. Dieu écarte les eaux qui anéantissent pour dégager un espace de vie.
Et ne pensez pas que ces récits bibliques ne relateraient que le lointain passé des origines de l’humanité. En vérité, ils nous parlent d’aujourd’hui aussi.
Comme au 1er jour, Dieu fait œuvre de création, aujourd’hui encore. Comme au 1er jour, il tire notre existence du chaos qui la submerge toujours à nouveau.
Ainsi , en ce début d’année, mais aussi au commencement de ce chemin qui s’ouvre avec le baptême des enfants et avec l’accueil de Pascal, il est bon de se souvenir de ce que la BIBLE dit sur le commencement du monde et sur la naissance de la vie. Il est bon de placer nos existences devant le souffle créateur de Dieu, dans la confiance en sa capacité à nous faire naître à nouveau, naître à la vie, naître à la fraternité et naître à l’espérance.
Naître DE NOUVEAU,
C’est naître à quelque chose de nouveau, et non pour reproduire les mêmes évènements, les mêmes erreurs ou les mêmes exploits du passé.
C’ est naître pour une autre histoire qui commence avec un horizon neuf devant nous et un chemin plein d’inattendus et de surprises.
Naître pour du nouveau;
on pourrait traduire aussi par naître d’EN HAUT; c’est le MEME MOT qui signifie de nouveau et d’en haut. Et d’en haut, cela renvoie à UN AUTRE que nous même, un autre qu’on peut appeler Dieu.
Naître, c’est quelque chose qui nous est DONNÉ. Ce n’est pas le fruit de notre travail, ce n’est pas notre œuvre. Certes la langue française ne nous aide pas dans ce domaine. Car en français, on naît : c’est une action; c’est un verbe à l’actif. Alors que dans le grec du NT, c’est un verbe passif; on ne naît pas. On est mis au monde ; cela nous est donné ; c’est quelque chose que l’on reçoit.
La vie naturelle, on la reçoit de nos parents et en particulier de notre mère. Et la vie nouvelle dont Jésus parle ici, on la reçoit de Dieu. C’est Dieu qui nous met au monde ; C’est lui qui nous enfante ! C’est lui qu’on pourrait appeler notre mère en plus de notre père.
C’est important de se rappeler cela, alors que nous sommes plein de bonnes résolutions pour l’année 2024, alors que ces baptêmes et l’accueil de Pascal sont aussi l’occasion de renouveler nos engagements pour une vie meilleure armés de notre bonne volonté.
Et cependant, ne misons pas tout sur ce que nous allons entreprendre et sur ce que nous allons FAIRE. Mais prenons du temps aussi pour RECEVOIR. Prenons du temps pour nous laisser enfanter par l’Esprit.
Je ne dis pas que la volonté ne sert à rien : Il faut bien un désir au départ, une volonté comme celle de Nicodème. Il faut bien que Nicodème se décide à sortir de chez lui, en pleine NUIT pour aller trouver Jésus. Et sans doute, ce n’était pas évident pour lui. Car pour un grand nombre de ses collègues et coreligionnaires, Jésus représentait un danger ou un ennemi à combattre. Et donc, si Nicodème s’était laissé porter par son entourage, il ne serait jamais allé voir Jésus. Alors que là, il décide de se démarquer des autres et d’y aller malgré tout. Et son chemin obscur s’ouvre sur un horizon de lumière. Mais cette LUMIERE n’est pas que le résultat de son courage. Elle n’est pas que le fruit de sa volonté. Elle n’est pas que son œuvre; elle est aussi et surtout l’œuvre D’UN AUTRE en lui.
Ainsi, il y a nos désirs qui entrent en ligne de compte incontestablement; il y a notre volonté de choisir telle ou telle voie. Mais il y aussi cet autre désir qui vient rejoindre nos désirs. Je veux parler du désir de Dieu et de sa volonté de nous enfanter à nouveau et de nous libérer de tout ce qui nous retient en arrière. Il y a son SOUFFLE CREATEUR qui se mêle à notre souffle pour faire du NEUF.
Cela n’allait pas de soi pour Nicodème et c’est pour cela qu’il va trouver Jésus de nuit et dans le plus grand secret. Cela n’allait pas de soi pour Nicodème de même que cela ne va pas de soi non plus pour nous aujourd’hui.
Je veux dire que Nicodème était d’une certaine façon enlisé dans un savoir dont il avait du mal à se départir. Il faisait partie des gens cultivés et admirés pour leur savoir et aussi pour leur pouvoir. Il occupait une place importante dans la société de cette époque : notable et membre du sanhédrin qui était un haut lieu de décision, une instance politico-religieuse dotée de pouvoirs importants. Et d’une certaine manière, il n’était pas libre de faire ce qu’il voulait, mais il était obligé d’observer un certain nombre de NORMES ET DE REGLES que lui imposait son entourage et c’était la contrepartie du pouvoir dont il jouissait par ailleurs.
Et nous sommes aujourd’hui aussi liés à des fonctions qui nous donnent un statut , une place dans la société, mais qui aussi parfois nous obligent à rester dans le « politiquement correct”. Nous sommes enfermés dans un personnage; celui que les autres attendent de nous ou bien dans un rôle, celui qu’on veut nous voir jouer, et cela parfois au détriment de notre liberté de parole.
Mais il y a celui qui nous libère de tous les conformismes du Monde et dont LE SOUFFLE ne se laisse enfermer dans aucun discours normatif. Son souffle ne connaît pas de frontières ; et « on ne sait ni d’où il vient ni où il va. » Et parce qu’il est libre comme l’air, son souffle nous délivre de ces costumes dans lesquels nous sommes engoncés et prisonniers comme dans un corset. Son souffle s’engouffre dans les brèches de nos fortifications et de nos systèmes de défense pour nous faire advenir à la VRAIE VIE…Et ainsi, par lui, nous devenons des personnes et non plus des personnages.
Nous passons de la mort à la vie et de la servitude à la liberté. Nous ne nous en rendons pas toujours compte. Mais le plus souvent, pour nous conformer à ce qu’on attend de nous, nous grignotons sur nos aspirations profondes, nous renonçons à des convictions essentielles….Et c’est encore plus vrai lorsque nous avons un pouvoir à préserver ou un statut à protéger. C’est ainsi, que des ministres ou des députés sont prêts à piétiner les valeurs humanistes qui sont à l’origine de leur engagement, simplement pour rester au pouvoir….
En Jésus-Christ, nous sommes appelés à passer de la servitude à la liberté, et donc aussi de la de la compromission à la vérité, de ce qui nous est essentiel
Quelle plus belle NAISSANCE espérer pour chacun et chacune :
– parvenir à exprimer nos aspirations profondes;
– vivre en pleine lumière et publiquement de ces convictions qui donnent sens à notre existence:
– la venue de ce monde nouveau que Jésus appelle le royaume de Dieu
– la naissance en nous et autour de nous de fraternités possibles malgré les guerres qui font rage, malgré la recrudescence des discours de haine contre certaines catégories de la population.
Et c’est le VŒU que nous pourrions formuler pour JULIETTE, KEKELI, DZIFA, LEONIE, et pour PASCAL que nous avons accueilli à l’instant, Un VOEU qui est d’abord une PRIERE :
Seigneur,
Que ton souffle leur donne de vivre en vérité
Et qu’il ouvre des brèches de liberté dans leurs conditionnements
Qu’il les délivre du devoir de se conformer à tout prix aux modèles dominants
Que ton amour les porte et les enfante toujours à nouveau !
Que ton souffle les conduise, et nous avec eux, à la suite de Nicodème
de la nuit à la lumière,
de la foi secrète à l’engagement publiquement assumé;
de la peur du jugement à la confiance en ton amour qui nous rend libre et authentique
Amen
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R A P P E L
3 mars
10h30 Culte
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10 mars
10h Culte
10h30 Assemblée Générale
et renouvellement du Conseil Presbytéral.